Sans alcool, c'est possible !

  • 19 juillet 2024

  • Thurgauer Kantonalturnfest 2024 (TKT)

  • màd / TKT 2024

Trinquer ensemble après la compétition fait partie intégrante des fêtes de gymnastique. Mais faut-il nécessairement consommer de l'alcool ? La fête cantonale de gymnastique de Thurgovie 2024 à Arbon-Roggwil a mis en place une campagne spéciale pour réduire l'alcool dans les rituels des sociétés. Le co-président Christoph Anrig y voit avant tout une opportunité qui mérite d'être évoquée.

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Christoph Anrig

Société :
STV Roggwil TG

Fonction :
Co-président de la TKT et co-initiateur de la campagne 50/50

Soyons honnêtes : une fête de gymnastique sans alcool, est-ce difficile à envisager ?

Cela a été le cas au cours des 150 dernières années et l’est encore aujourd’hui. Est-ce que cela restera toujours ainsi ? Probablement.

Alors pourquoi une campagne contre l'alcool ?

Notre campagne 50/50 n'est pas une initiative contre l'alcool. Moi-même, je bois volontiers une bière, en particulier lors d’une fête de gymnastique. Il s'agit plutôt d'un appel à réfléchir consciemment à la manière de gérer l'alcool dans le cadre de la société.

Vous devez expliquer cela plus précisément ...

Avec la campagne 50/50, nous avons invité les sociétés à envoyer une photo d'un toast avec au moins 50 % de boissons non alcoolisées lors d’un rituel de société. Les 50 % restants pouvaient tout à fait être des boissons alcoolisées. L'objectif n'était donc pas d'interdire l'alcool.

Comment cette invitation a-t-elle été reçue par les sociétés ?

Comme on pouvait s'y attendre, de manière très différente. Nous avons envoyé un pack de six bières avec et sans alcool à plus de 300 sociétés de gymnastique. Beaucoup d'entre elles nous ont chaleureusement remerciés. Il s'en est suivi de fructueuses discussions. Elles allaient de « Super, nous allons participer » à « Merci pour la bière, mais nous ne pouvons pas faire grand-chose avec de la bière sans alcool ». Finalement, nous avons pu récompenser trois moments conviviaux passés en société qui nous ont été partagés.

Quel bilan tirez-vous de la campagne 50/50 ?

Nous sommes satisfaits des réactions. Même si, au début, nous espérions que le concours motiverait un peu plus de sociétés à participer.
 

Quelle en était la raison ?

Je ne peux pas parler au nom de tous. Certaines sociétés de gymnastique n'ont peut-être pas adhéré au message de la campagne ou n'ont pas vu l'opportunité d'une telle action. Et pour d'autres, c'était probablement tout simplement le facteur temps.

Qu’est-ce que cette action peut apporter concrètement ?

Nous voyons dans la réduction de l'alcool une opportunité concrète pour les sociétés d'attirer davantage de personnes, notamment des jeunes, vers la vie associative. Une part croissante de la nouvelle génération est plus sensible à la question de l'alcool. Si les pratiques des sociétés sont encore plus ouvertes, notamment lors des fêtes de gymnastique, davantage de personnes se tourneront vers les sociétés de gymnastique.

Comment êtes-vous arrivés à cette idée ?

Par expérience personnelle. D'une part, notre « tribu » habituelle, qui se retrouve après les cours de gymnastique au bistrot, a énormément changé au cours des 15 dernières années. Aujourd'hui, on boit moins d'alcool, on passe moins de temps ensemble - surtout les jeunes. En principe, c'est positif. Cependant, la convivialité se perd. Les répercussions sur la société nous ont fait réagir. De plus, chez nous, la fête de gymnastique se déroulait directement au bord du lac, en plein centre-ville. Nous sommes donc sous le feu des projecteurs. En tant qu'organisateur de la fête cantonale de gymnastique de Thurgovie, nous voulons prendre nos responsabilités et apporter une contribution positive.  

Y a-t-il d'autres exemples de rituels associatifs auxquels vous pensez ?

Par rituels, nous entendons tout ce qui se passe régulièrement dans une société et qui constitue une sorte de « tradition ». Il peut s'agir de petites choses, peu spectaculaires ou spéciales. Par exemple, dans les vestiaires après un match, à l’occasion d'un anniversaire, autour d'une bière après une journée de travail ou lors d'une fête de gymnastique. 

Et comment rendre ces rituels associatifs plus attrayants sans alcool ?

Pour clarifier : plus attrayant dans ce contexte signifie pour nous plus ouvert à un plus grand nombre de personnes. Une approche consiste à nous demander de quoi il s'agit réellement. Le plaisir de la gymnastique ? La fierté d'une performance ? De la convivialité ? Et ensuite remettre ces points au premier plan. En outre, il est important de mettre à disposition, en plus de l'alcool, des boissons sans alcool attrayantes, afin que tout le monde puisse participer à la fête de la même manière.

Est-ce que cela vous fait espérer un autre type de fête chez vous lors des fêtes de gymnastique ?

Non, pas fondamentalement. Le changement prend du temps. Mais nous souhaitons continuer à y travailler, y compris au sein de notre société. Car c'est surtout lorsque le rituel menace de dégénérer et qu'il ne tourne plus qu'autour de l'alcool que la situation devient critique. La société risque alors de perdre sa substance. Personnellement, je trouve qu'il est déjà précieux de réfléchir à nouveau à l'essentiel et de le cultiver. Je souhaite en effet de tout mon cœur de gymnaste que les sociétés de gymnastique et les fêtes de gymnastique soient toujours aussi attrayantes et modernes dans 100 ans.

LA CAMPAGNE 50/50

La fête cantonale de gymnastique de Thurgovie à Arbon-Roggwil s'est déroulée du 20 au 30 juin 2024. Avec 7400 gymnastes, 5500 enfants et adolescents et 20'000 visiteurs, il s'agissait cette année de la plus grande fête de gymnastique de Suisse. Le comité d'organisation de la Fête cantonale de gymnastique de Thurgovie 2024 à Arbon-Roggwil, avec le soutien du canton de Thurgovie (Alcoholzentel), de la brasserie Chopfab ainsi que de Coop, a sensibilisé plus de 300 sociétés de gymnastique au thème de l'alcool dans les rituels associatifs avec la campagne 50/50. Une action hors du commun qui a suscité des discussions (volontaires). Christoph Anrig est co-président et a co-lancé la campagne.

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