« Pour moi, ce serait sensationnel de pouvoir terminer ma carrière de gymnaste à l’artistique par une participation aux Jeux olympiques de Paris », déclare Taha Serhani. Le gymnaste de la société de gymnastique Hegi a déjà participé trois fois aux championnats du monde. L'automne dernier, à Anvers, il a également fait partie de l'équipe qui a décroché la qualification olympique pour la Suisse. Il s'agit de la troisième qualification olympique consécutive pour la Suisse. A Rimini, le spécialiste de la barre fixe et des barres parallèles disputera en outre ses cinquièmes championnats d'Europe.
L'aîné des deux frères Serhani (Samir, 24 ans, fait également partie du cadre national suisse de gymnastique artistique) a déjà participé à de nombreux grands évènements internationaux. Mais jusqu'à présent, il n'avait pas encore été sélectionné pour les Jeux olympiques. Si tout se passe comme prévu, cela devrait changer cet été à la fin de sa carrière de 9 ans au sein du cadre national de gymnastique artistique. « En tant que gymnaste à l’artistique, vous vous entraînez toute votre vie en vue d'une participation aux Jeux olympiques », explique-t-il.
Plus d’expérience mais plus de pression
Mais pour l'instant, Paris est encore de la musique d'avenir. Serhani est actuellement aux Championnats d'Europe à Rimini, en Italie. Avec ses cinq participations aux championnats d'Europe, il fait partie des habitués de l'équipe suisse dans cette ville de la côte adriatique. Malgré son expérience, une compétition comme celle qu'il a vécue mercredi soir pendant les qualifications n'a rien de routinier. « Beaucoup disent que chez les gymnastes plus âgés, l'expérience joue un rôle important », explique Serhani avant d'ajouter : « Personnellement, j'ai plutôt le sentiment que plus on vieillit, plus on se met la pression ». Il était donc aussi tendu avant sa première épreuve à Rimini qu'il y a sept ans, lorsqu'il avait participé pour la première fois à un championnat d'Europe élite à Cluj-Napoca (ROU).
Mais pendant la compétition à la « Rimini Fiera », il n'était plus question de stress. Ni même du fait que ce serait la dernière fois qu'il participerait aux championnats d'Europe : « Pendant la compétition, j'étais totalement concentré ». La veille, cependant, outre une certaine nervosité, Serhani a également pensé à ses adieux. « Quand on sait que c'est son dernier championnat d'Europe, on espère d'autant plus que tout se passera bien et que l'on pourra réaliser de bonnes performances », explique le triple champion suisse à la barre fixe.
De bons souvenirs de toutes ses participations aux CE
Serhani revient également sur ses quatre dernières participations aux Championnats d'Europe. Il se souvient en particulier des Championnats d'Europe à Cluj en 2017 : « Au vu de ma performance, j'aurais dû me qualifier pour la finale à la barre fixe. Mais comme Pablo Brägger et Oliver Hegi étaient encore meilleurs, je n'ai pas pu participer à la finale en raison du règlement des nations ». Le reste appartient à l'histoire de la gymnastique artistique suisse. Brägger et Hegi ont réalisé un double exploit historique en remportant l'or et l'argent aux Championnats d'Europe lors de cette finale à la barre fixe. D'un point de vue sportif, c'est le championnat d'Europe de Glasgow, l'année suivante, qu'il aime évoquer : « Mais en fait, tous les Championnats d'Europe restent gravés dans ma mémoire ». Il est difficile pour lui d'en choisir un. Taha Serhani espère d'autant plus que son dernier championnat d'Europe à Rimini s'inscrira dans cette série de bons souvenirs.
Quoi qu'il en soit, la qualification des gymnastes à l’artistique suisses pour la finale par équipes de dimanche permettra à ce natif de Zurich et membre de la Kunstturnen Schaffhausen de faire ses adieux aux championnats d'Europe sur le devant de la scène. Il est bien possible également qu'à la fin de sa carrière, Serhani se retrouve sur la grande scène de Bercy, à Paris, et réalise ainsi son plus grand rêve.