La Fédération suisse de gymnastique (FSG) s'est fixé pour objectif de promouvoir ses athlètes sur le plan sportif d'une part, et de les accompagner et les soutenir dans leur développement personnel d'autre part. C’est pourquoi la FSG, sous la direction de David Huser, son nouveau chef du sport d’élite, a procédé à une évaluation globale de la situation actuelle du cadre national de gymnastique artistique féminine.
Ce tableau général montre que l'équipe nationale de gymnastique artistique féminine se trouve dans une situation difficile d'un point de vue sportif : le développement des performances sportives du cadre national stagne depuis un certain temps. L'écart est important derrière la leader de l'équipe et médaillée de bronze aux Jeux olympiques d'été de 2016 à Rio de Janeiro, Giulia Steingruber. Cet écart ne pourra pas être comblé dans un avenir proche. De ce fait, la qualification de l'équipe féminine pour les prochains Jeux olympiques d'été de 2024 à Paris n'est pas réaliste. « Il est de notre devoir d'offrir aux athlètes féminines une perspective sportive, de les soutenir et de les faire progresser. Nous le devons aux athlètes, mais également à leur entourage. A notre avis, l'équipe a besoin de nouvelles impulsions pour y parvenir », déclare David Huser, chef du sport d’élite à la FSG.
Nouvelle équipe d'entraîneurs, base élargie, réorganisation sportive
Pour ces raisons, le Comité central de la FSG a décidé lors de sa séance du 18 août 2021, à la demande de la direction, de mettre fin à sa relation de travail avec l'équipe d'entraîneurs actuelle sous la direction de Fabien Martin à la fin du mois de novembre 2021. D'un commun accord, il a été décidé que l'équipe d'entraîneurs actuelle céderait la gestion de l’entraînement avec effet immédiat et serait libérée de ses fonctions. Ad interim, l'entraînement du cadre national de gymnastique artistique féminine sera dirigé et assuré par des entraîneurs de la FSG en gymnastique artistique.
Projet 2028/2032
Parallèlement à cette décision concernant le personnel, la FSG lance le « Projet 2028/2032 ». Avec cette campagne, la Fédération, en collaboration avec les centres régionaux de performance (CRP), s'efforce d’assurer un développement continu des performances et un nouveau départ sportif dans le domaine de la gymnastique artistique féminine. Cette base élargie et ce nouveau départ devraient inciter les athlètes féminines à se développer davantage en vue des Jeux olympiques d'été de 2028 à Los Angeles et de 2032 à Brisbane.
Si nous nous serrons les coudes, nous pouvons atteindre cet objectif ensemble - pour la gymnastique artistique suisse.
Dans ce cheminement, nous motivons, soutenons et permettons aux athlètes de se développer avec des succès à court et moyen terme pour les rapprocher de cette mission innovante.
Rapport de la Commission d'éthique : manque de responsabilité
Outre les insuffisances sportives et le manque de confiance, l'analyse interne de la FSG indique que l'équipe d'entraîneurs actuelle n'assume pas suffisamment ses responsabilités en dehors des domaines sportifs et que la confiance dans l'équipe d'entraîneurs est insuffisante. Ces observations sont largement conformes aux conclusions du rapport d'enquête de la Commission d'éthique de la FSG, que la Commission a soumis à la direction de la FSG le 27 août 2021.
Rapport de la Commission d'éthique
À la suite d’articles parus dans les médias l'année dernière, le Comité central de la FSG avait commandé cette enquête sur la gymnastique artistique féminine en novembre 2020. Le rapport de la Commission d'éthique indique qu'il y a eu des violations de la Charte d'éthique de Swiss Olympic pendant la période sous enquête, de 2016 à 2019, et que la santé mentale et physique des athlètes féminines en particulier n'a pas été suffisamment protégée. La Commission d'éthique recommande à la FSG, indépendamment des explications ci-dessus relatives à la réorientation sportive pour la création d'un environnement d'entraînement sain et motivant à Macolin, de mettre fin à la coopération avec l'équipe d'entraîneurs actuelle sous la direction de l'entraîneur national Fabien Martin.
La directrice de la FSG, Béatrice Wertli, remercie la Commission d'éthique pour son travail professionnel, le rapport final et les recommandations.
Le rapport d'enquête m'a profondément affectée et je m'excuse au nom de la FSG auprès des personnes concernées pour ce qui s'est passé. L'intégrité psychologique et physique des athlètes est notre priorité absolue. C'est pourquoi nous appliquons une politique de tolérance zéro en matière d'éthique.
Fabio Corti, président du Comité central de la FSG, partage également cet avis : « Nous avons dit dès le début que nous mettrions en œuvre de manière cohérente notre nouveau départ. Nos mesures montrent maintenant que nous passons de la parole aux actes ».
La FSG analysera en détail le rapport d'enquête de la Commission d'éthique et examinera comment la Fédération mettra en œuvre les recommandations de la Commission d'éthique à l'avenir.
