« Je n’en ai pas encore terminé »

  • 27 octobre 2022

  • Thomas Ditzler

  • Thomas Ditzler

  • Publié dans GYMlive 4/2022

Quatre opérations du genou en trois ans. Leonie Meier revient sur des années difficiles. Pour la gymnaste artistique de 19 ans, il n’était pas question d’arrêter. Bien au contraire, l’Argovienne se bat pour revenir petit à petit. Car Meier estime que sa carrière gymnique n’est pas encore terminée.

Portrait

Date de naissance : 8 novembre 2002
Domicile : Schneisingen/Bienne
Formation : Gymnase à distance
Hobby : Écouter de la musique
Société : TV Lenzburg

Premier événement gymnique : « Mon premier entraînement de gymnastique artistique à la TV Lenzburg. J’ai été accueillie à bras ouverts et j’ai su que c’était mon univers. J’y ai fait la connaissance d’Anina Wildi. Je trouve super qu’aujourd’hui encore on s’entraîne ensemble à Macolin. »

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Quiconque rencontre Leonie Meier est frappé par son rayonnement positif. Pourtant avec du recul, la jeune femme âgée de 19 ans de Schneisingen aurait toutes les raisons d’être moins optimiste après les mois qu’elle vient de passer. En 2018, l’artistique argovienne était présente aussi bien aux Championnats d’Europe qu’aux Championnats du monde. Sa première année en élite s’est terminé en apothéose avec la participation à la Swiss Cup Zürich, avec Pablo Brägger. Ensuite l’histoire de ses blessures a commencé. En 2019 la première opération des ligaments croisés, suivie d’une déchirure du ménisque en 2020 et de la même blessure que l’année précédente. Au total Meier a dû passer quatre fois sur la table d’opération au cours des trois dernières années à cause de son genou gauche.

« J’ai traversé une période difficile », déclare Leonie Meier avec le recul. Chaque fois qu’elle était sur le point de disputer ses premiers concours, elle essuyait un nouveau coup dur dû à une nouvelle blessure. « Pour la première fois depuis longtemps je suis à nouveau sur la bonne voie », se réjouit l’Argovienne. Au printemps elle a déjà effectué des premiers concours partiels à différents engins pour voir où elle en était. Elle n'est pas encore revenue à 100% de ses capacités, relativise Meier.

Après la période de blessures, je suis maintenant sur la bonne voie.

« Réfléchis à ce que ton corps est capable d’accomplir »

« Honnêtement je pensais revenir plus vite », avoue Meier. L’Argovienne n’a pas seulement dû apprendre à gérer son destin, mais aussi les entraînements : « Aujourd’hui je réfléchis davantage à ce que je peux demander à mon corps et à ce qu’il est capable d’accomplir. Avant je me rendais dans la salle et je déroulais mon programme x fois, sans réfléchir. » Ces derniers mois ont cependant montré à Meier qu’il était possible de se blesser à tout moment en gymnastique artistique. « J’aimerais en éviter une nouvelle », explique-t-elle.

Sur le plan humain, la jeune femme de 19 ans a également beaucoup évolué depuis : « Je vis beaucoup plus le moment présent et je ne planifie plus trop l’avenir. » Les blessures l’ont rendue plus sûre d’elle et plus indépendante. « J’aborde plus les gens et je dis les choses quand elles ne me conviennent pas », déclare Meier.

« Je veux encore une fois essayer »

La vice-championne suisse du concours général en 2018 avoue qu’à certains moments, durant ces trois dernières années, elle avait eu envie de tout envoyer valser : « Mais pas parce que je n’avais plus de plaisir. » Plutôt parce qu’elle avait le sentiment qu’après toutes ces opérations le genou blessé n’allait plus pouvoir suivre ou que les conditions physiques n’étaient plus réunies. « Pour moi c’était évident, je voulais encore une fois essayer », explique une Leonie Meier combattive. L’attitude va de pair avec l’optimisme que dégage l’Argovienne.

Sa famille mais aussi l’équipe d’entraîneurs et les gymnastes à Macolin ont été un grand soutien durant cette période. « Sans la famille, cela n’aurait pas été possible. Je pouvais parler de mes problèmes et nous avons trouvé des solutions ensemble », déclare Meier en complétant : « À Macolin j’ai reçu un formidable soutien de tous. » L’équipe de physios et de médecins a également joué un rôle important selon Meier : « Sans eux la réhabilitation ne se serait pas si bien déroulée et je n’aurais certainement pas été aussi motivée et positive. Je me sentais toujours bien traitée et comprise. »

Malgré les blessures elle passait tous les jours jusqu’à cinq heures dans la halle du Jubilé à Macolin. « Ainsi je ne me sentais pas inutile. De plus j’étais contente de faire mes exercices de renforcement », se rappelle Meier. Regarder les autres gymnastes s’entraîner, l’a toujours motivé à continuer à se battre.

La jeune femme de 19 ans, qui pratique la gymnastique depuis l’âge de 6 ans souffrait surtout de pas pouvoir disputer de concours. « La gymnastique artistique est un sport aux multiples facettes. Cette variété et les éléments de danse rendent cette discipline si passionnante », Meier évoque ainsi sa fascination. Pendant son enfance, la danse et l’équitation étaient une option pour elle, elle raconte : « La danse ne me suffisait pas et l’équitation ne me convenait pas. » Le choix est donc en premier lieu tombé sur la gymnastique aux agrès et puis la gymnastique artistique à la TV Lenzburg.

Le genou gauche a toujours été au centre de l’attention ces trois dernières années. Par sécurité, Leonie Meier stabilise son genou avec des tapes.
Son plus beau et dernier moment fort : En 2018 elle a participé à la Swiss Cup Zürich au Hallenstadion avec Pablo Brägger.

Magnifique année ponctuée de premières en 2018

Entre-temps, Leonie Meier fait partie de l'équipe nationale depuis 2018. Cette année-là elle a vécu ses points culminants. « Swiss Cup Zürich, CM et CE – tout cela durant ma première année, ce fut merveilleux », se souvient Meier. C'est surtout la Swiss Cup Zürich qui l'a séduite. « Enfant j’ai assisté à ce concours. Je n’aurais jamais pensé me produire une fois dans le Hallenstadion. Tout le tralala était impressionnant », s’extasie l’Argovienne.

La Swiss Cup Zürich a été son dernier grand concours. Après quatre ans sans concours sérieux sur la grande scène de l’artistique, l’année prochaine doit être celle de son comeback. « Je me réjouis surtout de pouvoir à nouveau montrer mon exercice au sol », déclare Meier, pour qui le sol est l’engin de prédilection.

Les quatre engins en point de mire

Avant la dernière intervention en 2021, lors laquelle son genou gauche a encore une fois été complètement opéré, Meier a compris : « Ce sera pour moi la dernière chance. Si ça ne fonctionne pas, ce sera terminé. » Mais elle est loin de penser à la retraite : « J’ai toujours eu le sentiment que je n’en avais pas encore fini avec la gymnastique artistique. » Son prochain but est de pouvoir à nouveau s’aligner à tous les engins : « Il faut avant tout que mon genou tienne. »

Si elle a appris quelque chose ces dernières années, c’est qu’il faut aborder ses buts pas à pas. Prendre un nouvel élan pour réaliser son rêve est une motivation suffisante pour elle. Au vu de son optimisme palpable, il n’y a aucun doute : Leonie Meier va y arriver.

Nouvelle figure de proue

Leonie Meier sait aussi se mettre en scène de manière positive en dehors de la surface de compétition. Elle le prouve depuis peu en étant la nouvelle figure de proue du « Fit en hiver ». Avec le gymnaste artistique Andrin Frey, l’Argovienne témoigne en faveur du « Fit en hiver Cross ».

« Je trouve génial de pouvoir faire partie du ‹ Fit en hiver › », déclare Meier. Au début les séances photos étaient inhabituelles pour elle. « Mais c’est très amusant de pouvoir vivre autre chose que la gymnastique artistique », se réjouit Leonie Meier.

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