La gymnastique accompagne Hanu Fehr depuis sa jeunesse – et elle ne l’a jamais quitté. Aujourd’hui, il marque le sport de son empreinte non seulement en tant que participant actif, mais aussi et surtout en tant qu’innovateur. Au sein du comité de l’association de gymnastique thurgovienne, il met en place des innovations qui non seulement facilitent la gestion courante, mais qui permettent également d’avoir une vision à long terme. « Je suis entré au comité directeur comme une sorte d’innovateur », raconte le quinquagénaire. « Nous travaillons sur de nouvelles structures et mettons en place des plateformes numériques qui facilitent le travail des sociétés. »
Il ne s’agit pas pour lui de faire fi des traditions. Au contraire : Hanu Fehr sait que les sociétés de gymnastique sont profondément enracinées dans la culture suisse. Mais il considère qu’il est de son devoir de faire évoluer ces traditions vers l’avenir. « Les jeunes veulent s’engager, mais d’une autre manière », explique-t-il. « Nous devons leur montrer qu’il est possible de faire autrement, tout en faisant comprendre aux plus âgés que le changement est une chance ».
Sans ses sociétés, la Suisse ne serait pas ce qu’elle est. L’engagement dans les sociétés, c’est la suissitude à l’état pur.
Conférencier et entraîneur de société : un regard extérieur
L’expertise de Fehr est très demandée – et pas seulement au sein de l’association de gymnastique thurgovienne. En tant qu’entraîneur de société et conférencier, il parcourt toute la Suisse alémanique, donne des conférences et soutient les sociétés dans leur recherche de nouvelles solutions. Sa conférence la plus connue, « Vereinsleben heute », montre comment les sociétés de gymnastique peuvent s’adapter à l’évolution des besoins de la société civile.
« Les sociétés ne se préoccupent souvent que de leurs défis actuels », explique Hanu Fehr. « Mais parfois, il faut s’asseoir et réfléchir : Où en serons-nous dans dix ou vingt ans ? Comment pouvons-nous réagir dès maintenant ? »
Cette clairvoyance fait de Fehr un interlocuteur très demandé. Il travaille avec des sociétés de gymnastique, des sociétés de musique, des sociétés de femmes paysannes ou des sections de samaritains – et apporte partout un vent de fraîcheur qui a fait sa réputation. « Parfois, il suffit que quelqu’un de l’extérieur vienne et dise : ’On pourrait aussi faire comme ça’. Cela ouvre des portes ».
Un homme engagé au sein de sa famille
Malgré tout son engagement, la famille de Fehr reste le centre de sa vie. Il passe chaque minute de son temps libre avec sa femme et son fils de onze ans, qui a opté pour l’unihockey plutôt que pour la gymnastique. « C’est mon fils qui me pousse », dit H. Fehr. « Grâce à lui, je vois à quel point il est important de créer des structures qui enthousiasment les gens de tout âge ».
Un projet familial particulier est le géocaching, une chasse au trésor moderne avec GPS. Ce qui n’était au départ qu’une astuce pour inciter son fils à faire de la randonnée est rapidement devenu un hobby commun. « Le géocaching permet d’accéder à des endroits que l’on ne découvrirait jamais autrement », s’enthousiasme le Thurgovien. « C’est à la fois du sport, de l’aventure et une rencontre avec la nature – parfait pour nous en tant que famille ».
Le bavard avec de la profondeur
Hanu Fehr se décrit lui-même avec humour comme un « bavard ». Mais ceux qui le connaissent savent que ses paroles sont ré-fléchies et ont du poids. Que ce soit lors de séminaires de coaching associatif, de conférences ou de discussions, Fehr parle librement et clairement. « Parfois, je parle un peu avant de réfléchir », admet-il. « Mais ce ne sont jamais des paroles en l’air. Ce que je dis résulte d’une réflexion préalable ».
Ce talent pour communiquer ouvertement et directement lui a valu beaucoup de reconnaissance. En même temps, il sait qu’il est important de se taire aussi de temps en temps. « Le soir, à 21 heures, j’arrête de penser. Je regarde alors mes émissions préférées à la télévision suisse ou je me détends en me promenant dans la nature ».

Portrait
Nom : Hanu Fehr
Date de naissance : 4 november 1974
Domicile : Frauenfeld
C’est ce que je fais le mieux :
faire bouger les gens. Surtout quand il s’agit de les faire avancer. Pas seulement physiquement, mais aussi structurellement et intellectuellement.
La suissitude et la vie associative : Une affaire de coeur
Hanu Fehr est un vrai amoureux de la Suisse. « La Suisse ne serait pas ce qu’elle est sans ses sociétés », dit-il. « L’engagement dans les sociétés, c’est la suissitude à l’état pur ». Des valeurs qu’il souhaite préserver et transmettre – non seulement en gymnastique, mais dans tous les domaines de la vie associative.
Sa passion pour la Suisse se reflète également dans ses activités sur les médias sociaux. Sur son canal TikTok, sa photo de profil montre un drapeau suisse flottant au vent. Parallèlement, il utilise ces plateformes pour soutenir des so-ciétés. « Les médias sociaux sont une énorme opportunité pour les sociétés », explique H. Fehr. « Mais il doit y avoir quelqu’un qui gère le contenu et incite les membres à réagir ».

Les associations et la numérisation
Que dit la science à ce sujet ?
«De petites mesures, comme la numérisation des processus, peuvent avoir un impact important», déclare Siegfried Nagel, spécialiste des sciences du sport à l'Université de Berne et expert en recherche associative.
Ce qui le motive
L’avenir de la vie associative est le plus grand moteur de H. Fehr. « Je veux que les gens,
des plus jeunes aux plus âgés, soient actifs dans des sociétés et qu’ils bougent », dit-il.
« La reconnaissance des sociétés lorsqu’elles constatent que mon aide leur permet de reprendre leur élan n’a pas de prix ».
Quand j’accepte un projet, je le fais pour cinq ans – ensuite, je passe la main
Pour H. Fehr, une chose est sûre : le monde associatif doit évoluer pour continuer d’exister. On ne peut s’en prendre qu’à soi-même si l’on ne parvient pas à maintenir l’intérêt des gens alors que cela serait possible. « Une société
de gymnastique propose des offres d’activité physique des jeunes aux seniors. Il doit être possible de faire passer les gens d’une offre à l’autre, sans qu’il n’y ait de lacune ». En entendant Hanu Fehr parler ainsi, on comprend pourquoi il dit qu’il y a une solution à tout, même sans la phrase « Nous avons toujours fait comme ça ».